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Retour vers Le cothurne étroit

À un ami partant pour le Népal

Avant ton départ je te souhaiterai
Bon voyage, prends soin de toi, un point
C'est tout. Tu vois je ne fais pas semblant
D'approuver ton goût pour les Talapoins.
Eh oui, crois-moi je dormirai à poings
Fermés pendant que tu iras, tremblant,
Gravir ces monts dont tu vis le portrait.
Himalaya, certes nous n'avons point
Ici rien qui égale tes attraits !
Je comprends bien que t'attire à ce point
Katmandou au pied des grands sommets blancs,
Leur ascension bien sûr te tenterait.
Mais notre Europe et ses vastes hêtraies,
N'ont-elles pas des charmes moins abstraits ?
On y rencontre aussi des lieux troublants :
Pise et sa tour toujours bien mal en point,
Quiberon où les grands voiliers rentraient,
Rocamadour lorsque le soleil point,
Saint-Émilion, cru parfait en tous points...
Tu vois, je t'en parlerais en hâblant
Une heure entière sans y mettre un point !
Viens donc chez moi, nous boirons à grands traits
Whisky, bière et Drambuie tout en sablant
Xérès ou champagne frappés à point.
Y viendras-tu ? Arrivant au rond-point
Zyeute bien, je t'attendrai en ce point.


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Nicolas Graner, février 1992, Licence Art Libre