Les vers se terminent, et parfois commencent, par des notes de musique.
Ces poèmes illustrent une manière de représenter des notes de musique sous forme de texte et de les combiner en de petits airs simples.
Dans le premier texte, La gamme des sentiments, la dernière syllabe de chaque vers compose une gamme de do majeur : ut, ré, mi, fa, sol, la, si, do. Cette interprétation répond au passage à la question posée au septième vers : « à quoi rimait tout cela ? »
Si le premier texte représente une gamme jouée d'un doigt à la main droite (l'extrémité droite des vers), le second, En accord avec moi-même, suggère des accords joués des deux mains : chaque vers commence par deux notes dont la première forme une gamme montante (do-mi, ré-sol, mi-ré...) et se termine par une note appartenant à une gamme descendante (deau, sis, là...). Contrairement au poème précédent, dans celui-ci les noms des notes de la main droite n'apparaissent que phonétiquement et non littéralement.
Le troisième poème, Couplet patriotique, montre comment transcrire à la fois de la musique et des paroles, comme sur une partition de chant. Le texte est une parodie du premier couplet de la Marseillaise, cité dans la section Références. La fin des vers indique le début de l'air de ce couplet : ré, ré, ré, sol, sol, la, la, ré, si...
Enfin le quatrième poème, Altérations, étend le même procédé aux notes « altérées », en l'occurrence celles du début de la pièce pour piano Für Elise (1810) de Beethoven : mi, mi bémol, mi, ré dièse, mi... Le texte fait allusion au titre habituellement donné à ce morceau en français : Lettre à Élise.
Note : en réalité, les deux notes altérées de ce passage sont des ré dièse, comme le montre la partition dans la section Références. Comme mi bémol et ré dièse désignent la même note sur un piano, je me suis permis d'utiliser les deux expressions pour éviter une répétition déplaisante dans le texte. J'espère que les musicologues me pardonneront cette licence.
Allons enfants de la Patrie
Le jour de gloire est arrivé
Contre nous de la tyrannie
L'étendard sanglant est levé (bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats
Ils viennent jusque dans vos bras,
Égorger vos fils, vos compagnes.
Le texte officiel de La Marseillaise se trouve sur le site de l'Élysée.
Nicolas Graner, 1998, Licence Art Libre