En bref.
Deux cent soixante-sept variations illustrant diverses contraintes
autour d'une phrase célèbre.
Mais encore...
Puissance et misère regroupe
deux cent soixante-sept variations autour de la première phrase, citation célèbre
qui est presque devenue un proverbe. Certaines sont des façons
d'exprimer à peu près la même idée en respectant diverses contraintes d'écriture,
d'autres sont des transformations des lettres ou des mots de la phrase
pour en tirer d'autres phrases. La collection n'est pas figée, je
l'enrichis de temps en temps selon mon inspiration et ma
disponibilité.
Voici une explication de chacune
des deux cent soixante-sept versions actuelles.
Cliquer sur un titre vous ramènera
à la version correspondante.
- 1. Citation
- Les deux derniers vers de la fable Les animaux malades de la peste de Jean de La Fontaine.
- 2. Synonymes
- Chaque mot est remplacé par un autre de sens voisin.
- 3. Rétrograde
- Les groupes de mots apparaissent dans l'ordre inverse.
- 4. Tautologique
- Une tautologie est une affirmation qui est nécessairement vraie de par sa forme même, quelle que soit la vérité des éléments qui la composent.
- 5. Contraposition
- La contraposée d'une proposition de la forme « quand P est vrai, Q est vrai » est la proposition « quand Q est faux, P est faux ». D'un point de vue logique une proposition et sa contraposée sont équivalentes.
- 6. Raciste
- Ce que La Fontaine aurait pu écrire à d'autres époques ou en d'autres lieux.
- 7. Juste milieu
- Chaque couple d'extrêmes est remplacé par sa moyenne.
- 8. Confusion
- Substitution de quelques mots tirés d'une autre fable de La Fontaine, Le corbeau et le renard.
- 9. Homéotéleute
- Homéotéleute : figure de rhétorique, consistant en une succession de finales semblables à la fin de mots ou de groupes de mots suffisamment proches les uns des autres pour que la répétition soit sensible à l'oreille. (Grand Robert)
- 10. Prosopopée
- Prosopopée : figure par laquelle on fait parler et agir une personne que l'on évoque, un absent, un mort, un animal, une chose personnifiée... (Grand Robert)
- 11. Anaphore
- Anaphore : répétition d'un mot en tête de plusieurs membres de phrase, pour obtenir un effet de renforcement ou de symétrie. (Grand Robert)
- 12. Zeugmas
- Zeugma : construction qui consiste à ne pas énoncer de nouveau, quand l'esprit peut les rétablir aisément, un mot ou un groupe de mots déjà exprimés dans une proposition immédiatement voisine. (Petit Robert)
- 13. Devant-derrière
- Un jeu classique que certains trouvent drôle.
- 14. Poilu
- Un jeu populaire chez les jeunes enfants consiste à faire suivre n'importe quelle expression de « poil à... » suivi d'une partie du corps qui rime avec cette expression.
- 15. Schtroumpf
- Imitation du langage des Schtroumpfs dans la bande dessinée du même nom.
- 16. Agricole
- Succession de calembours en rapport avec l'élevage.
- 17. Logo-rallye
- Le jeu du logo-rallye consiste à s'imposer un ensemble de mots à faire figurer dans un texte. Ici ce sont les sept noms en « -ou » ayant leur pluriel en « -oux » : bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou, pou.
- 18. Arc-en-ciel
- Les noms des sept couleurs de l'arc-en-ciel apparaissent
phonétiquement :
haut rang justiciable (orange),
justiciable heureux (bleu),
jojo ne (jaune),
trou jeune (rouge),
coquin dit gauchiste (indigo),
sévèrement (vert),
violés (violet).
- 19. Sigles
- P.-D.G. = Président-Directeur Général ; S.D.F. = Sans Domicile Fixe ; P.-V. = Procès-Verbal ; T.G.I. = Tribunal de Grande Instance ; O.K. = O.K. ; K.-O. = Knock-Out.
- 20. Cartier
- Les mots sont tirés du vocabulaire des jeux de cartes.
- 21. Métropolitain
- Les mots principaux sont des noms de stations du
métro de Paris.
- 22. Personnalités
- Les substantifs sont tous des noms de personnages célèbres.
- 23. Anglicismes
- Les mots signifiants sont tous d'origine anglaise mais figurent dans les dictionnaires français usuels.
- 24. Hellénismes
- Les mots signifiants sont tous d'origine grecque.
- 25. Féministe
- Tous les substantifs sont du genre féminin mais
désignent aussi bien des hommes que des femmes.
- 26. Pluriel en -aux
- Les substantifs et adjectifs se terminent en -al et font leur pluriel
en -aux.
- 27. Pluriel irrégulier
- Les substantifs font tous leur pluriel autrement que selon la règle
générale (ajout d'un S ou X final) : gentilshommes,
bons-à-rien, boxes, gentlemen, maffiosi.
- 28. Pluriel obligatoire
- Les substantifs de cette phrase ne s'emploient qu'au pluriel (ou ont
un sens différent au singulier).
- 29. Pluriel ambigu
- Il est impossible de déterminer si chacun des mots de cette phrase
est au singulier ou au pluriel.
- 30. Sans verbes
- Cette phrase ne contient aucun verbe.
- 31. Sans noms
- Cette phrase ne contient aucun substantif.
- 32. Sans adjectifs
- Cette phrase ne contient aucun adjectif.
- 33. Sans verbes, sans noms, sans adjectifs
- Ce texte ne contient aucun verbe, aucun substantif et aucun adjectif.
- 34. Nature ambiguë
- Dans chacun des six couples nom+adjectif, on ne peut pas savoir quel
est le nom et quel est l'adjectif.
- 35. Formes verbales
- Chaque mot est identique à une forme d'un verbe
conjugué. Par exemple, le nom
« opinions » correspond au verbe
« opiner » à la première personne
du pluriel de l'imparfait de l'indicatif : nous opinions.
Les mots suivants viennent des verbes devoir, graver, jurer, devoir,
éminer (se payer en nature, pour un meunier),
prévenir, célèbrer, acter, valider, charger,
vider, relaxer, compléter, mentir, concerner, braver, typer,
démunir, acter, indigner, peiner, prononcer, amender, priser,
exécuter. L'idée de cette contrainte est due à
Éric Angelini.
- 36. Noms masculins
- Chaque mot possède au moins deux sens différents, dont l'un est un
substantif masculin et l'autre n'est pas un substantif.
- 37. Faux amis
- Chaque mot, en enlevant les accents quand il y en a, est identique à un mot anglais ayant un sens différent.
- 38. Noms propres
- Tous les mots sont des noms de lieux ou de personnes suffisamment
connus pour figurer dans Wikipédia :
Frédéric Soyez, joueur de hockey français ;
Riche, commune de France ;
La Cour, famille danoise d'origine française dont plusieurs membres sont célèbres ;
Ne, commune d'Italie ;
Dira, commune du Burkina Faso ;
Rien, village des Pays-Bas ;
François Fauché, chanteur français ;
Elle, rivière de France ;
Carlos Saura, réalisateur espagnol ;
Dire, district d'Éthiopie ;
Haro, commune d'Espagne ;
Sur, commune de Suisse ;
Toi, ville de
Niue.
L'idée de cette contrainte est due à
Éric Angelini.
- 39. Lexique minimal
- Tous les mots font partie des cent mots les plus fréquents
de la langue française, d'après
la
liste établie par Étienne Brunet. Le moins fréquent
est « passer », qui arrive à la
99e place.
Cette contrainte a été proposée par Gilles Esposito-Farèse.
- 40. Dilatation
- On retrouve la citation d'origine en ne lisant qu'un mot sur deux.
- 41. Résumé en huit mots
- La longueur du texte original est divisée par deux.
- 42. Résumé en quatre mots
- La longueur du texte précédent est divisée par deux.
- 43. Résumé en deux mots
- La longueur du texte précédent est divisée par deux.
- 44. Résumé en un mot
- La longueur du texte précédent est divisée par deux.
- 45. Eodermdrome de mots
- Un eodermdrome est une structure composée de cinq éléments répétés de telle sorte que chaque élément soit accolé une fois à chacun des quatre autres. C'est le cas par exemple des lettres E, O, D, R et M dans le mot « EODERMDROME ». Ici, cette structure est formée par les mots principaux : juge, puissant, misérable, blanc, noir, puissant, blanc, juge, misérable, noir, juge.
- 46. Mots en double
- Chaque paire de lignes a un mot et un seul en commun : « et » pour
les lignes 1 et 2, « puissant » pour les lignes
1 et 3, etc. Chaque ligne
a aussi un mot en commun avec elle-même, c'est-à-dire qui apparaît
deux fois dans la ligne. Cette structure, analogue à celle du poème
Shéhérazade, est
détaillée dans la page de commentaire de ce poème.
- 47. Auto-description
- Cette phrase est la plus simple qui énumère explicitement tous les mots qui la composent et qui contient dans l'ordre tous les mots de la citation d'origine.
- 48. Homophonie
- Cette phrase est phonétiquement très proche de la citation d'origine tout en n'ayant presque aucun mot en commun.
- 49. Communal
- Ces noms de communes françaises, lus à haute voix, se prononcent à peu près comme la phrase initiale. Les voici avec
leur code postal : 10700 Salon – 51120 Queudes –
37240 Vou – 66400 Céret – 05290 Puy-Saint-Vincent –
28130 Houx – 61290 Malétable – 54720 Laix – 71240
Jugy – 88270 Madecourt – 69390 Vourles – 62340
Andres – 34290 Montblanc – 11240 Hounoux – 30120
Arre.
- 50. Anglophone
- Cette suite de mots anglais, lue à haute voix,
se prononce à peu près comme la phrase initiale.
- 51. Homonymes
- En remplaçant chaque mot par un homonyme (parfois approximatif) on obtient la phrase :
« Quand on est haut placé ou sans un sou, la cour fait de nous
des saints ou des pécheurs ».
- 52. Contrepèteries
- Contrepèterie : interversion des lettres ou des syllabes d'un ensemble de mots spécialement choisis, afin d'en obtenir d'autres dont l'assemblage ait également un sens burlesque ou grivois. (Grand Robert)
- 53. Mots croisés
- Solution de la grille :
1 2 3 4 5
+---+---+---+---+---+
I | B | L | A | N | C |
+---+---+---+---+---+
II | L | A | V | O | L |
+---+---+---+---+---+
III | O | B | E | I | E |
+---+---+---+---+---+
IV | C | O | U | R | S |
+---+---+---+---+---+
Le Lavol est un antidépresseur (Nimetazepam) qui n'est pas
commercialisé en France.
- 54. Charade
- Solution de la charade « à tiroirs » :
Mon premier est TEL, car TEL est maître (télémètre).
Mon second est ÉVI, car ÉVI c'est RÉ (éviscérer), RÉ vaut le temps (révoltant), le temps c'est de l'argent, et l'argent ne fait pas le bonheur.
Mon troisième est SION, car jury dit que SION (juridiction).
Mon tout est TÉLÉVISION, qui était autrefois en noir et blanc.
- 55. Chicago
- Le chicago est un jeu inventé par Paul Fournel. C'est une devinette constituée de quatre expressions ayant la même syntaxe, qui permettent par analogie d'en trouver une cinquième. La solution de ce chicago est : « Puits 100 ou miss érable ».
- 56. Écho
- Un vers sur deux est composé de la dernière syllabe du vers précédent. Ce procédé est repris de La blanche Aminte de Victor Hugo.
- 57. Kyrielle
- La dernière syllabe de chaque groupe de trois est la
première du groupe suivant, selon le principe du
« marabout, bout de ficelle, selle de
cheval » : Selon qu'on | considère | des
rupins, etc.
- 58. Bègue
- Chaque groupe d'une, deux ou trois syllabes est répété :
si tu es situé | au haut, | là, la | cour court | hâtée à tes | pieds. Pis est | si t'es cité | mais t'es métè|que : on con|damne et damne, hé|las, l'ass|assin à Saint-|Maur, mort.
La commune de Saint-Maur, dans l'Indre (France), abrite une importante prison (maison centrale).
- 59. Holorime
- Les deux lignes se prononcent à peu près de la même façon, alors
qu'elles n'ont aucun mot en commun.
- 60. Musical
- Cette phrase peut se lire comme une succession de notes de musique : si ré mi la mi do ré ré mi la si mi la la do ré do mi la do la si fa do mi si la la ut ré mi la mi fa si la la ré.
- 61. Planétaire
- Les initiales des mots de chaque phrase correspondent à celles des
huit planètes du système solaire, par ordre de distance croissante au
Soleil :
Mercure, Vénus, Terre, Mars,
Jupiter, Saturne, Uranus,
Neptune.
- 62. Numérique
- Chaque mot signifiant contient phonétiquement un ou deux noms de
nombres. En toutes lettres cela donne :
Le puissant dispose de recettes pour que l'échevin consente à lui
octroyer un répit ; le galvaudeux indistinct insiste en vain et se
sent humilié.
- 63. Chimique
- Cette phrase est composée uniquement de symboles chimiques, soit dans l'ordre alphabétique :
Am = américium, As = arsenic, Au = or, B = bore, C = carbone, Ce =
cérium, H = hydrogène, He = hélium, Ir = iridium, La = lanthane, N =
azote, Na = sodium, Nd = néodyme, Ne = néon, O = oxygène, P =
phosphore, Pr = praséodyme, Ra = radium, Re = rhénium, S = soufre, Si
= silicium, Ti = titane, U = uranium, V = vanadium.
- 64. Chimique à une lettre
- Cette phrase utilise seulement les lettres qui sont des symboles chimiques d'une seule lettre :
B (bore), C (carbone), F (fluor), H (hydrogène), I (iode),
K (potassium), N (azote), O (oxygène), P (phosphore),
S (soufre), U (uranium), V (vanadium), W (tungstène)
et Y (yttrium).
- 65. Biochimique
- Cette phrase ne contient que des lettres parmi celles que les
biochimistes utilisent pour désigner les 20 acides aminés standards
(qui composent les protéines de tous les êtres vivants), c'est-à-dire
toutes les lettres sauf B, J, O, U, X et Z. On pourrait donc
interpréter cette phrase de 95 lettres comme la description d'un
peptide formé de 95 acides aminés : sérine (S), isoleucine (I),
leucine (L), alanine (A), etc. Cette contrainte a été proposée par
John Acnee.
- 66. Noms de domaines
- En découpant cette phrase en groupes de deux lettres, on
reconnaît des codes de pays (norme ISO 3166-1 alpha-2) qui
servent aussi de noms de domaines Internet de premier niveau :
.si (Slovénie), .je (Jersey), .su (CEI, anciennement Union
Soviétique), .is (Islande), .pr (Porto Rico), .in (Inde), .ci
(Côte d'Ivoire), .er (Érythrée), .ml (Mali), .al
(Albanie), .ca (Canada), .de (Allemagne), .de, .ci, .de, .de, .ne
(Niger), .pa (Panama), .sm (Saint-Marin), .ac (Île de
l'Ascension), .cu (Cuba), .se (Suède), .re (La Réunion),
.tc (Îles Turques et Caïques), .es (Espagne), .tm
(Turkménistan), .ar (Argentine), .re, .ma (Maroc), .is, .si,
.je, .su, .is, .ba (Bosnie-Herzégovine), .si, .ls (Lesotho),
.er, .as (Samoa américaines), .an (Antilles
néerlandaises), .sm, .er, .ci.
- 67. Allographe
- En épelant ces lettres à haute voix on peut entendre la phrase suivante : « des cas assez élevés étaient aimés
mais l'abaissé décédait au gibet et même étêté ».
- 68. Phonémique
- Cette phrase peut être lue par quelqu'un qui débute dans
l'apprentissage du français. Elle ne contient ni digrammes,
ni lettres muettes, ni signes diacritiques et
chaque lettre se prononce toujours de la même façon.
- 69. Odécaphone
- Dans chaque alexandrin, les 12 syllabes contiennent 12 sons vocaliques différents. Cette contrainte, inspirée du dodécaphonisme en musique, a été proposée par Strofka.
- 70. Liaisons
- Chaque mot donne lieu à une liaison avec le mot suivant, si cette
phrase est lue avec une diction classique soignée. Cette contrainte a
été proposée par Daniel Latelio. Noter que de nos
jours le mot « us » ne donne pas de liaison puisque son S se prononce
toujours, mais ce n'était pas le cas autrefois si l'on en croit
le Littré.
- 71. Rectifiés
- Tous les mots signifiants ont vu leur graphie modifiée par les
rectifications orthographiques de 1990.
Avec la graphie traditionnelle la phrase s'écrirait :
« Selon que vous serez un maître joaillier ou un va-nu-pieds, interpellé par
les prud'hommes vous serez absous avec bonhomie ou
on vous décrétera traître sans surseoir. »
- 72. Conjugaisons
- Les 11 verbes de ce texte sont conjugués aux 11 temps simples
existant en français : jugea = indicatif
passé simple, était = indicatif imparfait,
prononcé = participe passé, relaxez =
impératif présent, déclarant =
participe présent, est = indicatif présent,
faudra = indicatif futur simple, espère =
subjonctif présent, serait = conditionnel
présent, parvînt = subjonctif imparfait,
bénéficier = infinitif présent.
- 73. Sans ponctuation
- Selon les signes de ponctuation que l'on ajoute, cette phrase peut
prendre deux sens totalement différents :
- Le juge dit : « Un misérable doit être condamné, comme un puissant
est toujours acquitté. C'est ainsi qu'on rend la justice. » Inique ?
Sûrement pas ! Un modèle de probité.
- Le juge, dit un misérable, doit être condamné : comme un puissant
est toujours acquitté, c'est ainsi qu'on rend la justice inique.
Sûrement pas un modèle de probité !
- 74. Ponctuation
- Ce texte comprend tous les signes de ponctuation usuels en
français : apostrophe, trait d'union, parenthèses,
point d'interrogation, point
d'exclamation, barre oblique, tiret, virgule, deux-points,
guillemets, crochets, points de suspension, point-virgule, point
abréviatif, point.
- 75. Traits d'union
- Chaque mot comporte au moins un trait d'union.
- 76. Apostrophes
- Chaque mot comporte au moins une apostrophe (plus exactement, un mot sur deux comporte une élision).
- 77. Accentuation
- Chaque mot de plus d'une lettre contient un accent aigu et un seul.
- 78. Double accentuation
- Chaque mot de plus d'une lettre contient deux accents aigus.
- 79. Circonflexe
- Chaque mot de plus d'une lettre contient un accent circonflexe.
- 80. Diacritiques
- Cette phrase contient une fois chacune des lettres accentuées et ligatures
courantes en français : à, â, æ, ç, è, é, ê, ë, î, ï, ô, œ, ù, û, ü.
- 81. Voyelles paradoxales
- Aucune voyelle ne se prononce avec le son « naturel » correspondant à son nom.
- 82. Nasalisations
- Toutes les voyelles sont nasalisées : on, an, in, un.
- 83. Lettres distinctes
- Dans chaque mot les lettres sont toutes différentes.
- 84. Lettres multiples
- Toute lettre qui apparaît dans un mot s'y trouve au moins deux fois.
Cette contrainte, inverse de la précédente (lettres distinctes), a
été proposée par Gilles Esposito-Farèse.
- 85. Lettres doublées
- Chaque mot contient au moins une lettre redoublée.
- 86. Mots alphabétiques
- Dans chaque mot, les lettres sont classées dans l'ordre alphabétique.
- 87. Mots alphabétiques inverses
- Dans chaque mot, les lettres sont classées dans l'ordre
alphabétique inverse.
- 88. Mots tête-à-queue
- Chaque mot commence et finit par la même lettre. Cette contrainte a
été proposée par Robert Rapilly.
- 89. Mots palindromes
- Chaque mot est un palindrome, c'est-à-dire qu'il se lit de la même façon de gauche à droite et de droite à gauche.
- 90. Monosyllabes
- Chaque mot comporte une seule syllabe.
- 91. Dissyllabes
- Chaque mot comporte deux syllabes.
- 92. Trissyllabes
- Chaque mot comporte trois syllabes.
- 93. Tétrasyllabes
- Chaque mot comporte quatre syllabes.
- 94. Boules de neige syllabiques
- Dans chaque phrase, les mots ont successivement 1, 2, 3, 4 puis 3,
2, 1 syllabe, comme une boule de neige qui grossit puis fond.
- 95. SOS
- Chaque vers est composé de trois mots d'une syllabe, trois mots de
deux syllabes et trois mots d'une syllabe, pour un total de douze
syllabes. Cette structure rappelle celle du signal de détresse SOS en
code Morse : trois courts, trois longs, trois courts.
Voir aussi Sans appel et son commentaire.
- 96. Morse
- Les mots d'une syllabe représentent les points et les mots de trois
syllabes les traits du code Morse. En respectant le découpage par
lignes on lit ainsi : ·–·· ·–
··–· ––– –· –
·– ·· –· · soit LAFONTAINE, le
nom de l'auteur de la citation originale.
- 97. Di- et trigrammes
- Chaque mot compte soit deux soit trois lettres.
- 98. Tétragrammes
- Chaque mot compte quatre lettres.
- 99. Pentagrammes
- Chaque mot compte cinq lettres.
- 100. Hexagrammes
- Chaque mot compte six lettres. Remarque : toute ressemblance éventuelle de cette histoire avec un célèbre procès de l'année 2000 ne serait pas nécessairement fortuite.
- 101. Boules de neige
- Dans chaque phrase, le premier mot a une lettre, le deuxième mot deux lettres, et ainsi de suite.
- 102. Montagnes russes
- Chaque mot a une lettre de plus ou de moins que le mot précédent.
- 103. Transcendant
- Le nombre de lettres de chaque mot correspond aux chiffres successifs du nombre π : 3 141592653589793238.
- 104. Transcendant double
- Le nombre de lettres de chaque mot correspond aux chiffres
successifs du nombre τ = 2π :
6 28318530717958647692528676. Cette constante est, selon certains,
plus fondamentale que π et
devrait être utilisée à sa place pour enseigner la géométrie.
- 105. Amical
- Ce texte compte 284 signes dont 220 lettres. Les nombres 220 et 284
sont des « nombres amicaux » car la somme des diviseurs de 220
vaut 284 et la somme des diviseurs de 284 vaut 220. Ce sont les
plus petits nombres ayant cette propriété.
Voir aussi Une douce chose et son commentaire.
- 106. Engraissement
- Il suffit d'enlever quelques lettres à chaque mot pour retrouver la citation d'origine.
- 107. Avions
- Un avion, selon
Michelle Grangaud,
est une abréviation obtenue en
supprimant certaines lettres d'un mot (avion est un avion
d'abréviation). Cette phrase est une escadrille d'avions de
la phrase originale.
- 108. Dérivée
- On n'a gardé qu'une seule lettre de chaque syllabe de la phrase
originale : Se-lon que vous se-rez puis-sant
ou mi-sé-rable, les ju-ge-ments de cour vous
ren-dront blanc ou noir. Ce
procédé de dérivation a été proposé par
Noël Bernard.
- 109. Redécoupage
- En modifiant la place des espaces qui séparent les mots, et en
changeant les accents sur certaines lettres, on obtient la
phrase suivante : « si l'on est riche les arrêts
peuvent être agréables mais
ils ont une autre manière
si pelé le suspect est ».
Signification de quelques mots du texte :
sar = poisson de mer ;
rets = filet ;
réa = roue d'une poulie ;
gréa = forme du verbe gréer (garnir un bateau) ;
sil = argile ;
tune = assemblage de branches d'arbres ;
érésipèle = maladie de peau ;
pec = hareng fraîchement salé.
- 110. Micro-anagrammes
- Le texte original est découpé comme suit : [Selon
que vous] [serez puissant] [ou misérable] [les jugements de
cour] [vous rendront] [blanc ou noir], puis les lettres sont
réarrangées à
l'intérieur de chaque bloc pour
former d'autres mots.
- 111. Méso-anagramme
- Le deuxième vers est une anagramme du premier, composé des mêmes lettres dans un ordre différent.
- 112. Macro-anagramme
- L'ensemble des lettres de la phrase a été réarrangé dans un ordre différent.
- 113. Mots anagrammes
- Chaque mot
significatif est accompagné d'un autre mot composé des
mêmes lettres : chérisse/richesse, remise/misère,
tribun/turbin, garde/grade, altesse/saletés,
épine/peine, sévère/versée, trimeur/meurtri.
- 114. Homovocalisme
- La succession des voyelles est la même que dans la citation d'origine (E O U E O U E E...).
- 115. Homoconsonantisme
- La succession des consonnes est la même que dans la citation d'origine (S L N Q V S S R Z...).
- 116. Séquence vocalique
- Les voyelles se succèdent dans l'ordre : A, E, I, O, U, A, E, I, O, U...
- 117. Sonnet vocalique
- Les voyelles se succèdent selon le même schéma que
les rimes d'un sonnet classique : AEEA AEEA IIO UOU. Voir
aussi les
exemples de GEF.
- 118. Rimes babebines
- La dernière syllabe de chaque vers se compose des mêmes consonnes et
d'une voyelle qui change, dans l'ordre alphabétique : r_âne,
rène, rine, rône, rune.
- 119. Hétérogrammes
- Les onze lettres les plus fréquentes en français (ESARTINULOC) sont répétées six fois de suite dans un ordre différent :
[la cour est in][sulte noir ca][lice a un sort]
[cruel antiso][ciale son tru][c la tu es noir].
- 120. Hétérodigramme
- Aucune suite de deux lettres n'apparaît plus d'une fois.
- 121. Pangramme
- Toutes les lettres de l'alphabet sont utilisées au moins une fois.
- 122. Pangramme hétéroconsonantique
- Chaque consonne de l'alphabet est utilisée une fois et une seule, et chaque voyelle au moins une fois. La phrase signifie à peu près : « cet ange est fou, il estime que les pauvres sont hors-la-loi ».
- 123. Panscrabblogramme
- Phrase construite en utilisant les 100 lettres d'un jeu de Scrabble français et les deux jokers (remplaçant ici un D et un Y). Voir aussi Pan ! et son commentaire.
- 124. Alphabétique
- Le premier mot commence par un A, le deuxième par un B, le troisième par un C, et ainsi de suite.
- 125. Initiales modifiées
- La première lettre de chaque mot est remplacée par une autre, et ces nouvelles initiales sont toutes différentes.
- 126. Initiales ajoutées
- En enlevant la première lettre de chaque mot, on obtient les deux
phrases suivantes :
si on est un riche actionnaire ou un émir doré la loi nous met tout en haut
les hères branleurs et argotiers de la zone elle leur rend des arrets rudes
- 127. Tautogramme en A
- Tous les mots commencent par un A.
- 128. Tautogramme en B
- Tous les mots commencent par un B.
- 129. Tautogramme en C
- Tous les mots commencent par un C.
- 130. Tautogramme en D
- Tous les mots commencent par un D.
- 131. Tautogramme en E
- Tous les mots commencent par un E.
- 132. Tautogramme en F
- Tous les mots commencent par un F.
- 133. Tautogramme en G
- Tous les mots commencent par un G.
- 134. Tautogramme en H
- Tous les mots commencent par un H.
- 135. Tautogramme en I
- Tous les mots commencent par un I.
- 136. Tautogramme en J
- Tous les mots commencent par un J.
- 137. Homéogramme partiel en K
- Tous les mots signifiants contiennent un K.
- 138. Tautogramme en L
- Tous les mots commencent par un L.
- 139. Tautogramme en M
- Tous les mots commencent par un M.
- 140. Tautogramme en N
- Tous les mots commencent par un N.
- 141. Tautogramme en O
- Tous les mots commencent par un 0.
- 142. Tautogramme en P
- Tous les mots commencent par un P.
- 143. Tautogramme en Q
- Tous les mots commencent par un Q.
- 144. Tautogramme en R
- Tous les mots commencent par un R.
- 145. Tautogramme en S
- Tous les mots commencent par un S.
- 146. Tautogramme en T
- Tous les mots commencent par un T.
- 147. Tautogramme en U
- Tous les mots commencent par un U.
- 148. Tautogramme en V
- Tous les mots commencent par un V.
- 149. Homéogramme partiel en W
- Tous les substantifs contiennent un W.
- 150. Homéogramme en X
- Tous les mots contiennent un X.
- 151. Homéogramme en Y
- Tous les mots contiennent un Y.
- 152. Homéogramme en Z
- Tous les mots contiennent un Z.
- 153. Tautotéleute en A
- Tous les mots non élidés se terminent par un A.
- 154. Tautotéleute en E
- Tous les mots se terminent par un E.
- 155. Tautotéleute en N
- Tous les mots se terminent par un N.
- 156. Tautotéleute en R
- Tous les mots se terminent par un R.
- 157. Tautotéleute en S
- Tous les mots se terminent par un S.
- 158. Tautotéleute en T
- Tous les mots se terminent par un T.
- 159. Mots disjoints
- Chaque mot n'a aucune lettre en commun avec les mots précédent et suivant.
- 160. Mots conjoints
- Chaque mot a exactement une lettre en commun avec les mots précédent et suivant.
- 161. Mots doublement conjoints
- Chaque mot a exactement deux lettres distinctes en commun avec les mots précédent et suivant.
- 162. Mots triplement conjoints
- Chaque mot a exactement trois lettres distinctes en commun avec les mots précédent et suivant.
- 163. Mots quadruplement conjoints
- Chaque mot a exactement quatre lettres distinctes en commun avec les mots précédent et suivant.
- 164. Mots quintuplement conjoints
- Chaque mot a exactement cinq lettres distinctes en commun avec les mots précédent et suivant.
- 165. Mots sextuplement conjoints
- Chaque mot a exactement six lettres distinctes en commun avec les mots précédent et suivant.
- 166. Dominos
- La dernière lettre d'un mot est la première du mot
suivant. Cette contrainte s'appelle aussi « kyrielle littérale ».
- 167. Lipogramme en E
- La lettre E n'est pas utilisée.
- 168. Lipogramme en S
- La lettre S n'est pas utilisée.
- 169. Monovocalisme en A
- La seule voyelle utilisée est le A.
- 170. Monovocalisme en E
- La seule voyelle utilisée est le E.
- 171. Monovocalisme en I
- La seule voyelle utilisée est le I.
- 172. Monovocalisme en O
- La seule voyelle utilisée est le O.
- 173. Monovocalisme en U
- La seule voyelle utilisée est le U.
- 174. Bivocalisme alterné en A-E
- Les voyelles sont alternativement A et E.
- 175. Bivocalisme alterné en A-I
- Les voyelles sont alternativement A et I.
- 176. Bivocalisme alterné en A-U
- Les voyelles sont alternativement A et U.
- 177. Bivocalisme alterné en E-O
- Les voyelles sont alternativement E et O.
- 178. Bivocalisme alterné en E-U
- Les voyelles sont alternativement E et U.
- 179. Bivocalisme alterné en I-E
- Les voyelles sont alternativement I et E.
- 180. Bivocalisme alterné en I-O
- Les voyelles sont alternativement I et O.
- 181. Bivocalisme alterné en O-A
- Les voyelles sont alternativement O et A.
- 182. Bivocalisme alterné en O-U
- Les voyelles sont alternativement O et U.
- 183. Bivocalisme alterné en U-I
- Les voyelles sont alternativement U et I.
- 184. Panvocalismes
- Chacun des mots principaux contient les six voyelles A, E, I, O, U, Y.
- 185. Cyclopéen
- Chaque mot contient un seul O, situé exactement au milieu, comme
l'œil d'un cyclope. Selon Jean Fontaine, qui a proposé cette
contrainte, elle est « d'un joli effet en justification centrée avec
un mot par ligne », comme on peut le vérifier ici :
EmplOyeur
ennObli
rencOntre
nOs
prétOires
SOn
avOué
entOnne
plaidOiries
grandilOquentes
RépOnse
intentiOnnalité
apprOuvée
amOur
fOu
TrOis
médiOcres
défavOrisés
larmOient
implOrent
bOn
drOit
GlOse
parcimOnieuse
tOn
dissOnant
NOs
archOntes
snObs
irOnt
raisOnner
péremptOirement
purOtin
encOurt
geÔle
- 186. Voyelles liées
- Les voyelles sont toujours groupées par deux ou plus à l'intérieur de chaque mot.
- 187. Consonnes liées
- Les consonnes sont toujours groupées par deux ou plus à l'intérieur de chaque mot.
- 188. Rigidité de l'okapi
- Les voyelles et les consonnes alternent comme les rayures noires et blanches d'un okapi.
- 189. Okapi double
- On rencontre alternativement deux consonnes et deux voyelles.
- 190. Équilibré
- Chaque mot comprend autant de voyelles que de consonnes.
- 191. Gématrie
- La somme gématrique d'un mot ou d'une phrase s'obtient en
additionnant les poids de ses lettres : 1 pour A, 2 pour B, 3
pour C, jusqu'à 26 pour Z. Les quatre hémistiches qui forment
ces deux vers ont tous la même somme gématrique de 256. La somme
gématrique de l'ensemble est donc de 4×256 = 1024, à comparer
à 1022 pour la citation d'origine.
- 192. Isoscrabble
- Au jeu de Scrabble, chaque lettre vaut un certain nombre de
points selon sa rareté en français : A=1, B=3, C=3, D=2, E=1,
etc. Les quatre hémistiches ci-dessus ont chacun une valeur
totale de 30 points. La somme
de l'ensemble est donc de 4×30 = 120 points, à comparer
aux 121 points de la citation d'origine.
- 193. Scraboule de neige
- Selon le nombre de points des lettres au jeu de Scrabble, le premier
mot vaut 1, le deuxième 2, et ainsi de suite jusqu'à 14 points, comme
une boule de neige qui grossit.
- 194. Petits poids
- Seules les lettres de la première moitié de l'alphabet (A à M), dites de faible poids, sont utilisées.
- 195. Poids lourds
- Seules les lettres de la deuxième moitié de l'alphabet (N à Z), dites de fort poids, sont utilisées.
- 196. Rangs impairs
- Seules les lettres de rang impair dans l'alphabet (ACEGIKMOQSUWY)
sont utilisées. Notez qu'il n'est pas possible de faire une
phrase uniquement avec les lettres de rang pair car celles-ci ne
comprennent aucune voyelle.
- 197. Main gauche
- Lorsqu'on dactylographie cette phrase sur un clavier AZERTY on n'utilise que la main gauche.
- 198. Main droite
- Lorsqu'on dactylographie cette phrase sur un clavier AZERTY on n'utilise que la main droite.
- 199. Ligne supérieure
- Lorsqu'on dactylographie cette phrase sur un clavier AZERTY on
n'utilise que la première ligne du clavier, qui comprend les
lettres AZERTYUIOP, l'accent circonflexe, le symbole $ et les touches
de tabulation et de retour à la ligne. Les espaces sont
remplacés par des tabulations et la ponctuation par des retours
à la ligne.
- 200. Alphabet génétique
- Les seules lettres utilisées sont les abréviations des
bases azotées que l'on trouve dans les nucléotides de
l'ADN et de l'ARN : A (adénine), C (cytosine), G
(guanine), T (thymine) et U (uracile). Un aga (ou agha) est un
dignitaire turc ou persan, un tata est un idiot (en québecois)
et Gugga était un roi guerrier indien.
- 201. Lettres grecques
- Ce texte pourrait être écrit en alphabet grec : toutes ses
lettres sont graphiquement identiques à des lettres de cet alphabet.
- 202. Lettres russes
- Ce texte pourrait être écrit en alphabet russe : toutes ses
lettres sont graphiquement identiques à des lettres de cet
alphabet. Notez que d'autres variantes de l'alphabet cyrillique
comportent un I, mais pas le russe.
- 203. Lettres linéaires
- Toutes les lettres s'écrivent d'un seul trait d'une extrémité à l'autre,
sans boucles ni bifurcations.
- 204. Lettres courbes
- Toutes les lettres comprennent une courbe dans leur écriture. Les
lettres exclues sont celles composées uniquement de lignes droites :
i, k, l, v, w, x et z (on pourrait ajouter le y). Cette règle a été proposée par
Fred Chouip sous le nom de contrainte anesthésiante ou contrainte de la sieste.
- 205. Lettres bouclées
- Les lettres dont l'écriture comporte une boucle fermée (a, b, d, e, g, o, p, q) alternent avec les autres lettres.
- 206. Prisonnier
- Les lettres et signes de ponctuation qui dépassent au-dessus ou au-dessous de la ligne d'écriture sont interdits (bdfghijklpqty',;!? plus les majuscules et les caractères accentués).
- 207. Fugitif
- Seuls les lettres et signes de ponctuation qui dépassent
au-dessus ou au-dessous de la ligne d'écriture sont
utilisés, plus les voyelles a, e, o, u.
- 208. Beau présent
- Seules les lettres du nom « Jean de La Fontaine » (A D E F I J L N O T) sont utilisées.
- 209. Acrostiche
- En ne prenant que la première lettre de chaque mot, on obtient le nom de l'auteur de la citation d'origine : « La Fontaine ».
- 210. Mésostiche
- En ne prenant que la lettre du milieu de chaque mot, on obtient le début du titre de la fable d'où est tirée la citation d'origine : « Les animaux malades ».
- 211. Télostiche
- En ne prenant que la dernière lettre de chaque mot, on obtient la fin du titre de la fable d'où est tirée la citation d'origine : « de la peste ».
- 212. Chronogramme
- En additionnant les lettres de cette phrase qui représentent des
chiffres romains, on trouve l'année de la première publication de la
fable Les animaux malades de la peste :
I+V+D+V+L+C+V+M+I+X+I
= 1+5+500+5+50+100+5+1000+1+10+1 = 1678.
Ce procédé était couramment employé au Moyen-Âge pour indiquer
dans une inscription la date d'un événement important.
- 213. Belle absente
- Chaque ligne contient toutes les lettres de l'alphabet sauf les
lettres « rares » K, W, X, Y, Z et une
sixième lettre. Cette lettre absente est le P dans la
première ligne, E dans la deuxième, S dans la
troisième, T dans la quatrième et E dans la
cinquième, ce qui révèle implicitement le nom du
mal que La Fontaine ose à peine nommer au début de
sa
fable : la peste.
- 214. Palindromes
- Dans un palindrome, la suite des lettres est la même quand on la parcourt de gauche
à droite ou de droite à gauche. Cette phrase,
composée de deux palindromes successifs, m'a été offerte par Jacques Perry-Salkow.
- 215. Anacyclique
- En retournant ce texte pour le lire de la dernière lettre
à la première, et en modifiant légèrement
la ponctuation et les accents, on obtient la phrase suivante :
« Les bons cas (émir snob, super star), on adore les
amuser et les épater. Et un rat salace, un animal rosse ?
Sévir ! Casser ! En taule ! Un arrêt trop
léger serait nier son tort ».
- 216. Retournement
- En retournant ce texte la tête en bas on peut lire, plus ou moins facilement selon la police de caractères utilisée, le dialogue suivant :
— Hommes du monde, on a une bonne somme en banque :
on ne nous demande pas un sou
— Nous, nous manquons de moyens :
on nous assomme d'amendes, quand on ne nous pend pas
- 217. Distance de 3
- Il y a toujours au moins trois lettres entre deux utilisations successives d'une même lettre. Voir aussi Les trois ours et son commentaire.
- 218. Distance de 5
- Il y a toujours au moins cinq lettres entre deux utilisations
successives d'une même lettre. Voir aussi
Les trois ours et son commentaire.
Macdonwald est un adversaire de Macbeth mentionné dans la
pièce de Shakespeare
(acte I,
scène 2).
- 219. Isocèle
- Toutes les lignes sont composées du même nombre de signes. Voir aussi Sur un pied d'égalité et son commentaire.
- 220. Twoosh
- Sur le site Twitter, un message
(ou « tweet ») ne peut pas comporter plus de 140 signes. Un tweet qui
atteint exactement cette longueur s'appelle un « twoosh ».
- 221. Sonnet dissyllabique
- Ces vers de deux syllabes riment selon le schéma
d'un sonnet classique : ABBA ABBA CCD EDE.
- 222. Isonnetwoosh
- Un sonnet régulier en vers de trois syllabes. Tous les vers
contiennent neuf signes (lignes isocèles). En comptant les retours à la
ligne, les 14 vers totalisent 140 signes, ce qui en fait un
« twoosh » (l'absence de retour à la ligne après le dernier vers est
compensée par celui qui sépare les quatrains des tercets).
- 223. Septuor 140
- Un septuor 140, forme inventée par
Lirina Bloom, se compose
de 7 vers dont les nombres de caractères sont les carrés parfaits
1, 4, 9, 16, 25, 36 et 49 (en comptant le retour à la ligne comme un
caractère de la ligne suivante). Le nombre total de signes est
140, ce qui en fait également un « twoosh ».
- 224. Haïku
- Forme poétique traditionnelle japonaise.
- 225. Médaille
- Une médaille, forme inventée par Annie Hupé, est
un haïku dans lequel le premier et le troisième vers se
terminent par des mots qui sont des inverses (ou anacycliques)
syllabiques, ici « plaidé » et
« déplais ».
- 226. Quatre-san-ku
- Le quatre-san-ku, forme inventée par
Noël Bernard,
est un haïku écrit avec seulement quatre lettres
différentes (ici E, R, S, T).
- 227. Clotilde
- Ce quatrain reprend la structure de la première strophe du
poème
Clotilde
de Guillaume Apollinaire : trois vers de 7 syllabes et un de 8,
en rimes croisées, où le premier vers réunit
deux noms féminins commençant par A.
C'est Annie Hupé qui a suggéré de prendre ce
poème comme modèle
pour en faire une forme fixe, une
clotilde.
- 228. Automne
- Ce sizain reprend la structure des strophes de la
Chanson
d'automne de Paul Verlaine : deux vers de quatre syllabes à
rime masculine suivis d'un trisyllabe à rime féminine, le tout répété.
- 229. Sélénet
- Un sélénet (nom dû à Robert
Rapilly) est un poème qui peut se chanter sur l'air d'Au
clair de la lune. Formellement, il se compose de deux quatrains
de vers pentasyllabiques selon le schéma de rimes ABAB CDCD où les
rimes A et C sont féminines, B et D masculines.
- 230. Heptasyllabes
- Deux vers de sept syllabes rimant entre eux.
- 231. Octosyllabes
- Deux vers de huit syllabes césurés 4/4 et rimant entre eux.
- 232. Décasyllabes
- Deux vers de dix syllabes césurés 4/6 et rimant entre eux.
- 233. Récapitul salonien
- Forme fixe inventée par Olivier Salon. Cinq alexandrins, le
cinquième vers reprenant un mot de chacun des quatre premiers, dans
l'ordre (en l'occurrence : cour, rendront, blanc, noir).
- 234. Limerick
- Forme poético-humoristique traditionnelle anglaise.
- 235. Ovillejo
- Forme fixe que l'on rencontre pour la première fois dans Don
Quichotte de Miguel de Cervantes.
- 236. Onzinet
- Forme fixe populaire en Allemagne
(Elfchen)
composée de 11 mots. Le premier vers est le nom d'une chose, le
deuxième vers dit en deux mots ce que fait cette chose, le troisième
qualifie en trois mots comment cela se fait, le quatrième expose en
quatre mots ce que cela signifie et le cinquième conclut en un seul mot.
- 237. Petite boîte
- Le mot mis en boîte
constitue le quatrième vers. Il est précédé de trois
vers de 7, 7 et 8
syllabes et suivi de deux vers de 8 et 7. Aucun autre mot
n'appartient à la même catégorie grammaticale (ici, aucun substantif
autre que « jugements »).
Cette forme fixe a été inventée par Jacques Jouet.
- 238. Terine
- La terine est une forme réduite de la
sextine. Elle se compose de trois
strophes de trois vers, où les mêmes mots se retrouvent à la rime dans
chaque strophe selon la permutation
123 → 312 → 231.
- 239. Verlan
- Verlan : Procédé argotique consistant à inverser les syllabes de certains mots, de certaines locutions. (Grand Robert)
- 240. Javanais
- Javanais : Argot conventionnel consistant à intercaler dans les mots les syllabes « va » ou « av ». (Grand Robert)
- 241. Loucherbem
- Loucherbem : Argot des bouchers, largonji suffixé en « -em ».
Largonji : Forme d'argot où les mots traités ont leur consonne initiale remplacée par un « l » et replacée à la fin du mot. (Grand Robert)
- 242. Patois
- Cette traduction en une pseudo-langue évoquant vaguement un patois
occitan a été obtenue par un procédé automatique inventé par
Camille Abaclar, qui consiste à remplacer
chaque voyelle par la deuxième qui la suit dans l'ordre alphabétique : AEIOU → IOUAE.
- 243. Scanné
- Résultat d'une numérisation de mauvaise qualité suivie d'une
tentative de reconnaissance optique de caractères (OCR).
- 244. Informatique (programmation impérative)
- Fragment de programme d'ordinateur, écrit en langage C, qui détermine automatiquement le jugement de la cour.
- 245. Informatique (programmation fonctionnelle)
- Programme d'ordinateur, écrit en langage LISP, qui détermine automatiquement le jugement de la cour.
- 246. Informatique (programmation logique)
- Programme d'ordinateur, écrit en langage Prolog, qui détermine automatiquement le jugement de la cour.
- 247. Informatique (programmation orientée objet)
- Programme d'ordinateur, écrit en langage PHP, qui détermine automatiquement le jugement de la cour.
- 248. Web
- Fragment de code HTML qui fait le travail de la cour en affichant « vous » en blanc ou en noir selon le cas.
- 249. Français → allemand
- Traduction automatique et non retouchée de français en allemand par le logiciel SYSTRAN <http://www.systransoft.com>.
- 250. Français → allemand → français
- Re-traduction du précédent en français par le même logiciel.
- 251. Français → anglais
- Traduction automatique et non retouchée de français en anglais par le logiciel SYSTRAN <http://www.systransoft.com>.
- 252. Français → anglais → français
- Re-traduction du précédent en français par le même logiciel.
- 253. Français → espagnol
- Traduction automatique et non retouchée de français en espagnol par le logiciel SYSTRAN <http://www.systransoft.com>.
- 254. Français → espagnol → français
- Re-traduction du précédent en français par le même logiciel.
- 255. X+7
- Chaque mot est remplacé par celui situé 7 rangs plus loin dans le Petit Robert, édition 1993.
- 256. S+3, A+3
- Chaque substantif ou adjectif est remplacé par le
troisième substantif ou adjectif qui le suit dans le
Petit Robert, édition 1993.
- 257. S+1, A+1 à longueur constante
- Chaque substantif ou adjectif est remplacé par celui qui le suit
dans la première partie (classement alphabétique normal)
du Dictionnaire des mots croisés (Larousse, 1986),
dans lequel les mots sont groupés suivant leur nombre de lettres.
- 258. S+1, A+1 inverse à longueur constante
- Chaque substantif ou adjectif est remplacé par celui qui le suit
dans la deuxième partie (classement alphabétique selon les
dernières lettres)
du Dictionnaire des mots croisés (Larousse, 1986),
dans lequel les mots sont groupés suivant leur nombre de lettres.
- 259. Définitionnel
- Chaque mot significatif est remplacé par sa définition dans le Grand Robert, édition électronique (1994).
- 260. Liens synonymiques
- Chaque mot significatif est remplacé par l'un des synonymes
proposés par le
Dictionnaire Électronique
des Synonymes du CRISCO.
- 261. Bibliographie
- Ces titres de livres (ou, pour Ronsard, de poème) contiennent tous
les mots signifiants de l'original : selon, vous serez, puissants, misérables, jugements, de la cour,
rendre, blanc et noir.
- 262. Titres
- Cette phrase contient dix titres de livres d'Honoré de Balzac :
Un Homme d'affaires, Un Début dans la vie,
la Bourse, L'Enfant maudit, Illusions
perdues, Une Ténébreuse affaire, Les Petits
bourgeois, La Paix du ménage, La
Vendetta, Pathologie de la vie sociale.
- 263. Centon
- Ce texte est formé de douze vers tirés de chansons de Georges Brassens :
- Un jour, un seigneur de province : Le Roi boiteux (par. Gustave Nadaud, mus. Georges Brassens).
- M'avait vendu sa femme : La Fille à cent sous.
- Sous la forme de macchabées : Hécatombe.
- Cet acte lui valut le grand cordon : La Légion d'honneur (par. Georges Brassens, mus. Jean Bertola).
- Car le juge, au moment suprême : Le Gorille.
- Lui dit : « Je m'en vais mettre fin à votre pénible supplice » : Le Nombril des femmes d'agents.
- Sache que j'apprécie à sa valeur le geste : Stances à un cambrioleur.
- Moi qui ne suis pas capitaine : Les Sabots d'Hélène.
- Au petit jour on m'a réveillé : Le Fantôme.
- Lorsque les gendarmes m'ont pris : Chanson pour l'Auvergnat.
- Pour m'envoyer à la Santé : Celui qui a mal tourné.
- M'auraient collé au mur avec ou sans bandeau. : Entre la rue Didot et la rue de Vanves.
- 264. Exercice de style
- D'après les Exercices de style de Raymond Queneau.
- 265. Cornélien
- D'après le début de la tirade de Don Diègue dans Le Cid de Pierre Corneille, acte I, scène 4.
- 266. Hérédien
- D'après le premier quatrain du sonnet Les
Conquérants de José-Maria de Heredia.
- 267. Nervalien
- D'après le premier quatrain du sonnet El Desdichado de Gérard de Nerval.
Nicolas Graner, 2001 & 2011, Licence Art Libre