Tétracapitul : la dernière strophe reprend un mot de chacun des vers précédents.
Le « récapitul » est une forme poétique inventée par Jacques Jouet. Il est constitué de six strophes de six vers. Chaque strophe est prolongée par une liste de six mots, chacun tiré d'un vers de la strophe : une « récapitulation » de la strophe. On en trouvera une définition plus complète et un exemple dû à l'inventeur sur le site de l'Oulipo.
Lors d'un atelier d'écriture au festival Pirouésie 2014, Olivier Salon en a proposé une variante : un « récapitul salonien » se compose de cinq alexandrins. Le dernier vers doit contenir un mot extrait de chacun des quatre vers précédents, dans l'ordre. On en trouvera un exemple de mon cru sur la page Pirouésie 2014, à la date du jeudi après-midi – 2. Notez qu'il serait très difficile d'écrire le dernier vers en incluant quatre mots qui n'auraient pas été choisis spécialement pour cela ; il est donc fortement conseillé de composer d'abord le dernier vers, puis d'en extraire quatre mots qui servent de noyaux aux quatre premiers vers.
Le poème Ruminations est une extrapolation du récapitul salonien que je propose d'appeler « tétracapitul ». Il se compose de cinq strophes de quatre alexandrins chacune. La dernière strophe récapitule les quatre premières :
On peut remarquer que les mots repris dans la dernière strophe ont un sens différent de celui de leur première apparition, soit qu'il s'agisse en fait de deux homonymes, soit de deux acceptions différentes du même mot.
Nicolas Graner, 2014, Licence Art Libre